Centre de Méditation
Kadampa France

Quand on est directeur administratif du CMK France, on est sollicité du matin au soir. Quelle est votre pratique pour tenir sur la durée ?

Je suis au service de Guéshé-la et des autres. Dès qu’il y a un problème, je dois le régler. Il faut que le centre tourne, c’est ça le plus important. La semaine dernière par exemple, je me suis aperçu qu’il n’y avait plus d’eau chaude en prenant ma douche à 23 h un vendredi soir. Même s’il était tard, je ne pouvais pas attendre le lendemain pour régler ce problème. Nous étions 20 personnes au CMK dont des visiteurs, on ne peut pas laisser les gens sans eau chaude, déjà qu’il n’y a pas beaucoup de chauffage ! Donc c’est à 23h qu’il a fallu trouver des alternatives pour passer le week-end.

Cet été, lors de la réunion des directeurs des centres NKT du monde entier, Péma* a demandé à Guéshé-la quel conseil pouvait-elle leur transmettre de sa part. Guéshé-la lui a répondu que notre pratique est de chérir le centre plus que nous-mêmes. C’est notre méthode pour obtenir des réalisations. C’est une méthode similaire à celle que donne Guéshé-la dans ses ouvrages pour atteindre l’illumination, à savoir chérir les autres plus que soi-même.

Forcément on est confronté en permanence à notre auto-préoccupation. On est dérangé tout le temps, c’est très difficile de progresser sur des dossiers. Il faut souvent passer derrière les autres, ranger les chaussures, éteindre la lumière, vérifier que le gaz est bien coupé… Il faut être attentif en permanence pour voir s’il n’y a pas quelque chose d’anormal. J’observe sans cesse l’environnement. Quand on observe, on sent les choses arriver, que ce soit matériellement ou humainement. Quelqu’un qui ne va pas bien, ça se voit. Mais ça demande beaucoup d’énergie d’être vigilant en permanence.

Comment faites-vous justement quand vous êtes submergé par la fatigue ?

Je demande de l’aide à Guéshé-la. Le plus souvent possible. Je lui demande de m’aider à tenir, et d’aider les autres. Sans son aide, je serais parti depuis longtemps…

Et je fais la Voie rapide et le Joyau tous les jours. C’est indispensable, c’est une protection énorme. Quand les journées sont trop longues et qu’il m’arrive de zapper une pratique, la protection tombe tout de suite. Quand on enseigne ou quand on suit des enseignements, on reçoit de puissantes bénédictions. Ça se sent même physiquement. Quand nous ne sommes pas sous ce flot continuel, maintenir une pratique formelle devient encore plus important. Personnellement je ne suis que le PG, comme les directeurs au Manjushri KMC. Lorsque je désire plus d’étude je me rappelle le conseil que Guéshé-la a donné à Péma : ton étude est ta mise en pratique des enseignements. Pas toujours évident, mais j’apprends.

Vous vous êtes retrouvé à la tête d’un projet énorme avec des centaines de milliers d’euros en jeu ? Comment Péma vous épaule-t-elle ?

Pendant le chantier, dès que j’avais besoin d’elle, elle était disponible. Toutes les grandes décisions, c’est elle qui les prenait. Je lui faisais des propositions, elle tranchait. Au début, on se contactait au moins une fois toutes les semaines afin de créer le lien et de comprendre par son exemple comment il fallait fonctionner. Maintenant, c’est une fois par mois.

Ce que nous demande Péma c’est d’être toujours réactif et de garder l’esprit clair. C’est d’ailleurs son conseil principal : garder un esprit clair. Cela permet de rester attentif, de trouver des solutions, de prendre un minimum de recul. Ainsi, même si nos activités n’attirent pas encore la foule, elle voit que l’on cherche des méthodes intérieures et extérieures pour résoudre le problème. Et puis, il semblerait qu’au KMC New York, c’était la même chose la première année, donc elle est confiante et très contente de l’évolution du CMK France.

*La directrice des temples NTK et du développement des CMK