Maëlle est aide médicopsychologique (AMP) de formation et a arrêté son travail depuis octobre 2015. Sa remise en question professionnelle vient de son souhait de transformer ses vues négatives tant sur le plan professionnel que sur le monde actuel, ainsi que de son sentiment d’incapacité à aider les personnes dont elle ressentait la souffrance. Cela l’a redirigée vers une démarche plus profonde : une recherche de sens à la vie.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de venir au CMK France ?
A la base, mon souhait était d’avoir une pratique méditative. Un ami qui avait une approche bouddhiste de la méditation m’en a parlé. Au début je voulais donc faire une retraite mais pas forcément dans un centre bouddhiste. En faisant une recherche sur internet j’ai trouvé l’adresse du château. Au final, en arrivant ici, j’ai naturellement fait la découverte un peu plus poussée du bouddhisme pour lequel je n’avais que quelques notions. Au bout de 5 jours en séjour découverte, j’ai fini par suivre la retraite Mindfulness sur la prise et le don, guidée par Eupamé. Je ressentais un besoin de faire une retraite plus poussée sur la méditation et ça a porté ses fruits. Au début ça m’a un peu chamboulée, je pratiquais un peu chez moi mais les premiers jours de la retraite, j’avais l’impression de ne pas vraiment savoir quoi faire. C’est lors de cette retraite que je me suis dit que je resterais bien un peu plus car j’ai senti qu’il y avait des choses qui se passaient ici. Ici, c’était un lieu où je pouvais travailler sur mon esprit. C’était finalement mon souhait de départ. Avant la retraite, le fait même de voir le fonctionnement du centre, de l’entraide, de la vie ici, correspondait déjà à ce que je cherchais. J’avais fait du bénévolat dans d’autres associations mais il manquait quelque chose : la recherche spirituelle je pense. Le fait d’être dans le partage, de rencontrer beaucoup de gens, avec des parcours différents, m’a aussi donné envie de continuer mon expérience.
Tu as fait un séjour découverte, tu as suivi une retraite complète. Qu’est-ce qui fait que tu es revenue en séjour d’entraide ?
C’est de faire partie de cette vie en communauté qui était porteur et qui m’a donné envie de continuer en séjour d’entraide. Ce qui m’attirait c’était de participer au fonctionnement de ce lieu bienveillant et accueillant, qui est ouvert à tous et qui propose vraiment « que du mieux ». Faire partie de ce projet correspond vraiment au chemin que je souhaite prendre. En terme de ressenti, j’ai pas vraiment de mot pour l’exprimer mais il y a quelque chose qui se dégage quand on arrive ici, que ce soit le lieu, l’ambiance, oui je n’ai pas de mot… Ce qui m’a touchée aussi c’est de voir des personnes qui viennent en « faire un break », qui ont besoin de faire une pause et qui finissent par passer en découverte ou entraide parce qu’elles se disent « ça a l’air pas mal finalement », elles doivent ressentir quelque chose de plus dans le fait d’aider. Il y a une phrase que je me répète concernant l’entraide : le travail dans la joie et la bienveillance ça n’a rien à voir avec ce qu’on a l’habitude de connaître. C’est ça qui fait que c’est une chouette expérience.
Depuis ton premier séjour, tu as reçu pas mal d’enseignements. Est-ce qu’il y en a un qui t’a plus particulièrement marqué ?
Tous les enseignements m’ont parlé parce que j’y suis allée par curiosité. Pour d’autres enseignements plus avancés, j’ai senti que je n’en étais pas encore à ce stade, certains sujets (comme la vacuité) étaient plus complexes. Avant de venir, j’avais l’impression que je n’arrivais plus à avancer. Je souhaitais comprendre la manière dont je fonctionnais, qui apparemment n’était pas la bonne et c’est ça qui faisait que je n’arrivais pas à avancer dans ma vie. Et là des clés se sont présentées à moi. La préoccupation de soi est quelque chose qui m’a frappée, en tout cas la mienne. Je pense que je le ressentais mais je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Ces pensées qui viennent, qui sont souvent tournées autour de soi (enfin pour ma part). Ce qui m’a aussi marqué c’est la notion d’amour sur laquelle on se trompe bien souvent et qui n’est pas encore très claire dans ma tête. On pense avoir de l’amour mais ce n’est pas la bonne manière de le voir. J’avais choisi ma vocation d’AMP parce qu’il y avait cette notion d’amour, d’empathie, de compassion pour les gens qui me parlait mais par rapport à la préoccupation de soi, je me suis demandé si je n’y trouvais pas aussi quelque chose uniquement pour moi… Finalement, la retraite sur la prise et le don est celle qui m’a vraiment frappée. Elle m’a le plus chamboulée parce que c’était une retraite basée sur la compassion.