Il ne chôme pas le benjamin du CMK France. Manu, 28 ans, change de casquette plusieurs fois par jour. Quand il ne crée pas des sites web pour son propre compte, il met ses compétences informatiques au service du centre : conception de publicités, enregistrements audio des chants de prière, mise en page des échos du CMK. Mais avant tout passionné par le bouddhisme, Manu donne des enseignements tous les mercredis soir à Rouen.
Alors que vous meniez une vie agréable, qu’est-ce qui vous a amené à suivre dès 25 ans une voie spirituelle ?
Dans ma vie, j’ai rarement rencontré de grandes difficultés ou éprouvé de grandes souffrances. Avant de découvrir les enseignements bouddhistes, j’avais a priori tout pour être heureux. Pourtant, malgré beaucoup de plaisirs et un travail très agréable, je n’étais toujours pas satisfait de ce que j’avais. Lorsque j’étais étudiant, j’ai le souvenir d’avoir passé de nombreuses soirées qui m’apportaient beaucoup de plaisir et me donnaient la sensation de vivre ma vie à fond, seulement, une fois ces soirées terminées, je me retrouvais très souvent seul avec une grande sensation d’amertume, de vide. Ces situations m’ont poussé je pense, à rechercher un bonheur plus profond, moins superficiel.
Entre votre travail de créateur de sites web et vos multiples activités pour le centre, vous vous accordez très peu de temps libre, ça ne vous manque pas ?
Ça ne me manque pas vraiment. Je prends beaucoup de plaisir à ce que je fais, je ressens donc rarement le besoin de sortir ou de prendre des week-ends, hormis pour voir ma famille. J’aime me rendre utile aux autres, leur faire plaisir. J’ai toujours l’image de ma mère qui m’accompagnait dans les fêtes foraines avec mon frère et ma sœur. On allait de manège en manège et ma mère restait à nous regarder s’amuser. Je lui posais parfois la question : « Tu ne viens pas ? Tu dois t’ennuyer ». Elle me répondait : « Ça me fait plaisir de vous faire plaisir. » Ça m’a toujours marqué, même si à l’époque, je ne comprenais pas ce plaisir induit par l’envie de rendre l’autre heureux.
Toutes les semaines vous vous rendez à Rouen pour enseigner le bouddhisme. Qu’est-ce qui vous motive ?
J’ai le sentiment d’avoir trouvé quelque chose de super précieux et j’aime le partager avec les autres. C’est un peu comme lorsque l’on va voir un super film au cinéma, on veut partager ce moment de plaisir avec d’autres.
Le bouddhisme, c’est pour moi une immense source de richesse intérieure. Quand j’enseigne, je suis soucieux de savoir ce que vont pouvoir emporter les gens chez eux après la soirée. Je suis heureux qu’ils aient l’opportunité de recevoir la richesse des enseignements et peut-être repartir chez eux avec l’envie de s’entraîner à la pratique spirituelle.