Le Centre de Méditation Kadampa, Jérôme Gouvary en connaît presque chaque recoin. Durant plusieurs mois, ce Breton d’origine, a participé à l’aventure de la rénovation. Une expérience intense qui lui a permis de mieux se connaître et de tisser un lien presque charnel avec le lieu. Entre travail et vie de couple au Mans, ses retours au CMK sont devenus des jalons incontournables de son emploi du temps hebdomadaire.
Durant deux ans, vous vous êtes dédié bénévolement au CMK. Comment était venue cette envie ?
Les expériences vécues au cours des festivals y sont pour beaucoup. C’est comme une éclaircie dans le brouillard : l’esprit est beaucoup plus clair qu’en temps normal, on comprend vers où aller pour être plus heureux. Bien sûr, le brouillard revient vite mais on garde en tête le cap à suivre. Donc quand le projet du CMK est apparu, ça me tenait vraiment à cœur d’y participer. Même si à l’époque j’habitais à 800 km du Mans, les conditions pour venir se sont rassemblées facilement. De toute façon, si je ne l’avais pas fait, j’aurais eu la sensation de passer à côté de quelque chose. C’était une super expérience que j’ai envie de renouveler à l’avenir. Il y a de beaux projets dans les cartons : la construction d’un temple par exemple. J’espère y participer avec de nombreuses personnes.
Avez-vous rencontré des difficultés pour repartir dans une vie plus conventionnelle ?
Non, au contraire, je me sens à ma place. J’ai trouvé mon équilibre en retrouvant un travail, une vie de couple tout en continuant à aider le centre. Il y a deux ans, je suis arrivé au centre avec de fortes ambitions : je voulais prendre des responsabilités, devenir quelqu’un d’important. Mais ce n’était pas une bonne motivation. Je faisais fausse route. D’autre part, je voulais être comme ceux qui se consacrent à 100 % au CMK, comme Eupamé, Tonpa ou Stéphane. Il y a tellement d’exemples extraordinaires au centre. Désormais, j’arrive à accepter mes limites et à vivre en accord avec mes envies tout en continuant à m’impliquer dans la vie du CMK, en donnant des coups de main à droite à gauche. Il faut de tout pour faire un centre : des gens qui s’y dédient pleinement comme des gens qui viennent aider ponctuellement.
Que vous apporte votre pratique spirituelle dans votre vie quotidienne ?
Grâce aux enseignements, j’ai pu constater que j’étais centré sur moi-même. Désormais, j’essaie de faire plus attention à l’autre, en couple comme au travail. J’ai pu aussi noter une amélioration dans la relation avec mes parents. Il y a plus de respect et moins de colère. Mais j’ai conscience que l’esprit peut changer très vite. Il ne faut pas grand chose pour repartir dans l’agitation. Donc j’apprécie tout particulièrement d’être résident au centre. L’énergie du lieu me ressource et je sens un apaisement dès que j’arrive sur le parking. Dormir au CMK trois ou quatre nuits par semaine, participer aux pratiques spirituelles contribuent à mon équilibre.