Alexandra est étudiante en Belgique. A la recherche de réponses face à sa situation actuelle, elle est arrivée au CMK France un peu hésitante mais est repartie pleine d’espoir. Pour sa deuxième visite au CMK France, elle a assisté à la retraite guidée par Kelsang Konchog : Devenir la personne que vous désirez être, un beau programme.
Qu’est ce qui t’a fait atterrir au CMK France ?
J’avais perdu le goût à beaucoup de choses. Je pense que dans le monde dans lequel on est, je ne trouvais plus de sens à rien. J’étais un peu en colère contre tout et tout le monde et aussi beaucoup contre moi. J’ai été diagnostiquée comme dépressive par le médecin. Je ressentais un vrai vide. J’ai eu le besoin de me retrouver, de couper les ponts avec tout le monde parce que je ne savais plus trop qui j’étais. J’ai eu besoin de trouver un refuge, un endroit pour me retrouver moi-même et me dire “mais t’es pas folle, faut que tu trouves des réponses”. Mais je ne connaissais rien au bouddhisme et ne voulais pas spécialement venir dans un endroit bouddhiste. Je voulais un endroit neutre. Sauf que trouver une cabane au fond d’un bois, ce n’est pas toujours évident ! Donc, ma maman m’a dit qu’elle avait trouvé ce centre et pour une fois je n’ai pas été complètement fermée à une idée proposée par ma mère. Je me suis dit pourquoi pas ! Je suis arrivée ici en séjour découverte. J’avais pris une chambre pour me retrouver seule et en fait, ça a été de surprise en surprise !
Qu’est ce que t’a apporté ce séjour ?
Ça a été incroyable : des réponses que je pensais trouver toute seule dans ma tête. J’avais éteint mon téléphone en me disant “c’est des réponses que tu dois trouver en toi, dans ta tête”. Et comme le bouddhisme avait le côté d’être un peu exotique, je me suis dit, quitte à être là, autant découvrir ce que c’est. Ce n’est déjà pas facile de se dire “oui, je suis dépressive, il faut que je prenne la décision de partir et de me confronter à mes propres problèmes” et quand je suis arrivée ici dans ma voiture, j’étais toute tremblante “j’y vais, j’y vais pas ?” et puis finalement je suis venue. Et via le séjour découverte, petit à petit, quand j’en avais besoin, je rencontrais des gens et quand je voulais être seule, je pouvais être seule. Par cette envie de découvrir aussi le bouddhisme, je me suis mise à ouvrir les livres notamment dans le coffret que l’on nous donne quand on arrive. J’ai été très surprise car beaucoup de réponses que je cherchais en moi, et bien je les ai trouvées dans les livres. Et ce n’est pas une blague ! C’est vrai ! C’est fou ! J’ai été prise d’une espèce de frénésie de passer de page en page parce que ça me parlait vraiment et c’était magique dans le sens où j’avais besoin de cette solitude mais à côté c’était comme si la personne dont j’avais besoin arrivait au bon moment. C’était vraiment bizarre : la conversation dont j’avais besoin arrivait au moment qu’il fallait. C’est vraiment magique !
Mais as-tu trouvé des solutions concrètes à tes problèmes ?
Oui, c’est magiquement beau ! Parce que je ne m’y attendais pas. Ça m’a apaisée. Je suis arrivée ici, je n’étais vraiment pas bien et je suis partie beaucoup plus rayonnante, avec une autre vision des choses. Comme si je voyais tout de manière très négative à mon arrivée et j’ai changé mon angle de vue en me disant “arrête de voir tout de manière plombant, ouvre un peu tes yeux et tu vas voir qu’il y a plein de choses belles”. En fait,ça m’a redonné l’espoir que j’avais perdu. Ça m’a vraiment remplie : quand je suis arrivée, j’avais le ventre vide. Comme si j’avais perdu ce que je croyais. Ça m’a re-remplie et déjà rien que le fait de se ressentir vivant, pleine d’espoir, même si c’est encore flou, même si les solutions je suis loin de les avoir dans la vie de tous les jours car j’ai du mal à les appliquer…. Ce n’est pas facile, mais au moins, rien que ça, rien que le renforcement que j’ai eu lors de mon premier séjour, et bien ça a été positif. C’est ce que je disais à tout le monde la première fois que je suis partie : “je n’ai pas peur de partir, j’ai pris ce que j’avais à prendre. Là, c’est assez. Ce dont j’ai peur, c’est de ne pas revenir”.
Et au final je suis revenue !