En Suisse depuis 28 ans mais d’origine argentine, Estela a séjournée durant dix jours au Centre de Méditation Kadampa. L’occasion pour elle de se ressourcer et d’échanger avec nous sur la manière dont les enseignements bouddhistes l’aident dans sa vie de tous les jours.
Vous avez choisi de rester presque une semaine en silence durant votre séjour au CMK. Comment cela s’est passé pour vous ?
Je me suis retrouvée. Apprendre à être seule ce n’est pas évident, d’autant qu’en temps normal je suis toujours entourée de gens : au travail, en famille, à l’aumônerie. Mais le silence est une grande richesse. C’est comme un renouveau, une rénovation. Je sens que je peux repartir à nouveau avec plein d’énergie vers tout ce qui m’attend à mon retour en Suisse. Cela m’a permis de bien me reposer et de calmer mon esprit. J’ai passé un séjour merveilleux ici : j’ai pu lire, méditer, pratiquer dans un environnement extraordinaire avec les meilleures conditions qui soient. Et on sent qu’il y a dans ce lieu une énergie positive qui nous tire vers le haut.
Comment mettez vous en pratique les enseignements bouddhistes dans votre vie quotidienne ?
Quand je suis avec les gens, quand je leur parle, je me rappelle que tout comme moi ils veulent le bonheur et ne pas souffrir. Cela se traduit notamment par de la retenue quand je suis en colère. Je réfléchis avant, je compte jusqu’à 10 et fais le nécessaire pour donner une réponse aimable, d’avoir le plus de considération possible, même s’ils sont agressifs. De manière générale, j’essaie toujours d’aller à l’encontre de mes états d’esprit négatifs. Donc quand je suis en colère, je pense à la pratique de la patience, quand je sens de l’attachement, je me concentre sur l’amour, si c’est de l’orgueil, pratiquer l’humilité et ainsi de suite.
En parallèle, je récite des prières mentalement dans le bus le matin, même si ce n’est pas toujours facile de me concentrer. Le midi à la pause, j’essaie encore de faire des prières.. J’aime aussi réciter des mantras, surtout quand je vois des gens qui ont l’air de souffrir. Je les récite avec la foi que cela va marcher et aider la personne.
Vous êtes aumônier bénévole dans un hôpital de Genève, qu’est ce que cela vous apporte ?
Mais comment j’ai fait pour vivre sans cela avant ? C’est tellement enrichissant. Humainement, spirituellement, c’est un cadeau. Clairement, cela a renforcé ma pratique spirituelle. Quand on devient aumônier, on doit appliquer tout ce que l’on a appris au cours des enseignements. D’ailleurs, sans les enseignements de Bouddha, je ne serais pas capable de faire ce travail. C’est un support extraordinaire. L’aumônerie demande énormément de respect pour les malades, de compassion et d’humilité en reconnaissant que nous sommes là simplement pour écouter du mieux que nous le pouvons. Il faut parvenir à accepter notre impuissance pour pouvoir accompagner le patient dans sa souffrance. Sinon, nous ne sommes pas en mesure d’apporter de la paix intérieure.