Comment as-tu découvert le CMK France ?
J’étais en collocation au Mans, et, avec mon colocataire, on mettait en location une de nos chambres. Un moine a loué la chambre pour assister au festival international d’automne en 2015, qui avait lieu au CMK France. Sa rencontre m’a inspirée et cela m’a donné envie de découvrir le centre. Deux mois après, j’y étais.
Ce n’était pas ma première approche du bouddhisme. En effet, depuis un voyage en 2011 au Népal, dans le cadre d’un stage au sein d’une agence de trek, j’ai découvert Bouddha.
Le bouddhisme (mélangé à l’hindouisme) est très présent dans les esprits des gens et grâce aux rencontres, à la sérénité des himalayens et à la compassion des népalais, j’ai pu voir la beauté de la vie.
A travers ce changement de culture et ce que je vivais à ce moment-là Il y a beaucoup de choses qui se sont pacifiées pour moi.
Pour moi, il n’y avait pas plus à constater, pour moi le bouddhisme “c’est la vérité” : quand tu es dans l’amour tu vois bien la cohérence, la fluidité et que tout ça c’est en nous. Et ça dépasse les frontières, c’est tellement puissant que ça ne peut pas être autrement, ça se diffuse partout.
Quand j’ai vu que Guéshé Kelsang avait amené le bouddhisme en Europe, cela a rendu la chose encore plus concrète…
Qu’est-ce que tu es venue chercher au CMK France ?
C’était un centre à côté de chez moi et vu que je suivais la voie bouddhiste, c’était comme la continuité de mon chemin à développer et à explorer. Je ne sais pas ce que je venais chercher, c’était juste un appel à venir ici.
Juste avant de venir, j’étais dans une spirale mentale négative, j’avais des peurs que je n’arrivais pas à débloquer et quand je suis arrivée là, toute la compassion que j’ai pu recevoir au travers des enseignements m’a aidé à ne plus culpabiliser.
Au fur et à mesure que je viens ici, c’est l’amour qui parle. Les rencontres avec les gens sont très enrichissantes. Il n’y a pas de hasard et on s’entraide rien qu’en se parlant, au travers de nos histoires respectives, nos échanges nous soignent. Le fait d’aider un centre et de contribuer à cela, j’aime bien.
Qu’est ce que ce séjour d’entraide t’a apporté par rapport à ce que tu pouvais en attendre au départ ?
Ça tombait super bien car la 1er fois c’était pour faire de la peinture de bâtiment et comme je fais déjà de la peinture ça me plaisait bien.
Ici on travaille, et en même temps on peut parler, échanger… il y a beaucoup de compassion à notre égard, on s’adapte en fonction de toi, pour que tu sois bien et c’est super agréable de travailler ici, ce n’est pas pour la rentabilité c’est pour l’amour et ça change tout.
C’est un don de soi et on reçoit aussi tellement. C’est un échange constant en fait, on contribue, tu apprends à aider et en même temps tu en reçois l’énergie pas directement mais presque.
Dans tous tes séjours en entraide, qu’est-ce qui te donne envie de revenir ?
Ça dépend de ce que j’ai à faire, le fait qu’on puisse se faire rembourser les frais de séjour aussi : quand j’ai pas trop de sous je peux venir ici et faire quelque chose qui est super bénéfique.
Il y a aussi le fait de faire les choses avec une autre vision : par exemple en récitant des mantras, faire le ménage d’une autre façon, je peux laver mon esprit en même temps donc c’est une opportunité géniale. En changeant notre état d’esprit et notre intention, ça change tout.
J’aime bien le nouveau système d’entraide, tu organises ton temps autrement et c’est très flexible.
Comment s’est passé ton séjour faire un break ?
C’était pour peindre des tableaux, me reposer et également pour vivre le centre autrement en gérant mon propre temps.
Ce que j’apprécie c’est que quelques soient tes attentes, il y a toujours une place pour que tu sois bien car les gens ont de la compassion pour toi et cela donne envie d’en avoir pour eux, c’est un cercle vertueux.
On apprend aussi à connaître les personnes qui résident ici. La majorité sont des gens qui pratiquent depuis longtemps, donc cela nous inspire également à étudier, se poser des questions, poser des questions et pratiquer à son rythme.
As-tu fait une retraite ? Si oui laquelle ? Que t’a apporté la retraite ?
J’ai fait une seule retraite, sur la vacuité du corps en février. C’est vraiment un autre regard sur le monde. Ça a changé quelque chose dans mon esprit.
C’est la première retraite que je faite en entier, j’avais déjà assisté à plusieurs enseignements auparavant.
Avant, je ne voulais pas entendre parler de la vacuité, mais on m’en a parlé avec joie, du coup j’ai gardé cette énergie et cette ouverture, cette idée de « Pourquoi pas ? ».
J’ai lu des témoignages sur internet et ça a également nourri mon envie de faire cette retraite sur la vacuité. Le bouddhisme dit que c’est le médicament suprême, même si cela peut faire peur, j’étais contente de mettre un pied dedans, faut pas hésiter.
La retraite m’a rendue plus familière avec la vacuité, maintenant je n’ai plus peur de méditer sur la vacuité, pour faire l’auto-génération et les sadhanas (pratiques de prières). On dit que c’est compliqué et difficile mais je pense que c’est juste une peur.
Qu’est-ce que les enseignements t’ont apportés ?
Il y a un enseignement avec Dényi et Konchog sur « Transformer les obstacles en la voie » qui m’ont beaucoup apporté. Comprendre que même si on te fait du mal ce n’est pas un obstacle à ton bonheur. Au contraire cela peut être un enseignement : c’est très profond. Même si cette personne se comporte mal avec toi, tu peux tourner ton esprit vers la personne pour l’aider. Ça m’inspire beaucoup et ça me donne de la force.
Qu’est-ce qui t’aide le plus dans ta vie quotidienne ?
Ce qui m’aide, c’est de me dire que, quand je vois les personnes, les situations de la vie au quotidien, de me rappeler que dès lors que je commence à juger, je suis dans le faux. Et de me rappeler la beauté de la vie, et l’amour en chacun de nous, je me dis que nous sommes un et tous reliés et que c’est bien loin d’être une utopie mais selon moi, une vision plus correcte et harmonieuse de l’être humain et de la nature.
Quels sont tes projets spirituels ?
J’aimerais bien aller aux transmissions de bénédictions du Tantra Yoga Suprême l’été prochain en Angleterre, j’espère m’y tenir, c’est dans un an et je vais économiser.
Un mot pour conclure ?
On n’est pas seul. En fait on est seul sur notre chemin spirituel mais on est aidé constamment. Plus on est dans la compassion plus on nous le renvoi au centuple.
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